Kiev : l'organe de sécurité (contrôlé par l'extrême droite) veut mettre en place une censure absolue sur les médias

 

L'UE se rend-elle compte de la vraie nature du pouvoir kiévien ?

 

RSF, 12 août (extraits) :

 

<< Reporters sans frontières (RSF) condamne les restrictions draconiennes à la liberté d'information envisagées par le projet de loi approuvé en première lecture aujourd'hui par le Parlement ukrainien. S'il est adopté, le projet de loi permettra au 'Conseil national de sécurité et de défense' [NDPP – ce conseil interministériel est tenu par les extrémistes bruns] de supprimer la diffusion de tout média international ou de bloquer tout website au nom de la protection ''de la sécurité et des intérêts nationaux'', sans passer par une décision de justice.

Les sanctions prévues par ce projet de loi incluent ''la limitation ou l'interdiction du média ou de toute autre source d'information, Internet inclus'', et ''l'interdiction de production ou diffusion de tout produit imprimé ou autre contenu d'information''. Il prévoit aussi la possibilité d'interdire ''la diffusion TV ou radio'' et ''l'usage de fréquences ukrainiennes''.

Déposé par le gouvernement, ce projet 4453 n'a été introduit au Parlement que le 8 août, quatre jours seulement avant son vote en première lecture. Son étude d'impact dit laconiquement : ''Ce projet ne requiert pas de consultation de la société civile.'' N'ont été consultés, ni le comité parlementaire de la liberté d'expression, ni les groupes de travail existants qui incluent les médias et les ONG représentatives.

Selon Johann Bihr, chef du desk RSF Europe de l'Est / Asie centrale, ''l'adoption définitive du projet de loi représenterait un recul majeur de la liberté d'information en Ukraine. Il donne au 'Conseil national de sécurité et de défense' des pouvoirs exorbitants pour instaurer les plus larges formes de censure, sur la base de critères extrêmement vagues, et sans contre-pouvoirs... Les problèmes auxquels sont confrontées les autorités ukrainiennes, et leur souci légitime de défendre la sécurité nationale, ne sauraient justifier en aucune circonstance une telle attaque contre le droit constitutionnel à la liberté d'expression.''

 

> Pour bien situer l'opération en cours, il faut savoir que la censure des médias, de même que l'interdiction de la langue russe parlée par la moitié de la population, est l'une des priorités de l'extrême droite ouest-ukrainienne depuis le renversement du précédent régime. Raison pour laquelle cette extrême droite s'est emparée du ''Conseil national de sécurité et de défense" et ne l'a pas lâché. Nos  propres médias feraient bien de tenir compte de cette situation, au lieu de reproduire comme parole d'évangile tous les communiqués du gouvernement de Kiev.